lundi 26 décembre 2011

En résidence

J'ai rencontré durant l'année le programmateur de la Maroquinerie à Paris, qui avait suivit notre affaire depuis un moment. Il me propose une date à la rentrée dans cette salle rock incontournable de la capitale. Ça me parait enfin être le bon moment. On cale une résidence de cinq jours au Sax, à Achères. Line-up de rêve: le caviar de Véro de Champigny aux drums, l'imperturbable Léonard de Veni Vedi Vinci à la babasse, et une section de vents/synthés analogiques à faire déprimer James Brown, constituée de Le Pyromane et Mustafa Lafayette. J'ai la chance de travailler avec le précieux Julien Bony aux lumières, et Manu Marteens au son. Je prépare des démos des nouvelles reprises pour gagner du temps , apprends mes textes, et croise les doigts pour qu'on ai assez de cinq jours pour tout voir.
C'est une période où je repense à mes débuts, en 1952, à Bobino, mes premières dates parisiennes, après dix ans de pommes de terre et de vin de table, en plein barouf avec Gare Au Gorille qui choque évidemment les bien-pensants. J'étais pétrifié sur cette scène ce jour-là, j'ai du perdre quelques kilos en sueur, et je n'ai pas plus profité du moment que Kennedy de son élection à la présidence des États-Unis. En octobre 2008, je vais remonter sur une scène à Paris, et cette fois j'ai envie d'en découdre. Plus envie de revivre Dallas à chaque fois que je me pose derrière un micro. En tout cas l'expérience de la date en Belgique, le bouche à oreille du web, et l'équipe autour de moi, me galvanisent.
Pendant les répétitions, installés en condition concert, on traverse les morceaux un à un. Ça commence par un petit topo de 20 minutes où je joue une fois l'arrangement seul en donnant des indications.  Parfois, Léonard me regarde comme s'il avait reçu un sms des Talibans. C'est déjà difficile de ne pas rire. Puis on joue et rejoue la chanson. Cette équipe hétéroclite de musiciens amènent la vitalité et proposent ci et là des suggestions. On trie collectivement. Le set prend forme. Une seule idée n'aura pas le temps d'aboutir, une traduction en français du groupe de hip-hop Cypress Hill, "Je ne sors jamais sans mon flingue".
Depuis presque deux ans cette date parisienne est attendue par notre public virtuel, et une délégation d'amis marseillais montent en force. J'ai envie que ce soit un grand concert. Je me dis alors, avec tous ces éléments qui convergent vers cette date à la Maroq, qu'il va se passer quelque chose. Il faut enregistrer. Si le son est bon, on va pouvoir accélérer un peu les choses et sortir un album live dans la foulée. Je me sens bien, le set a de la gueule, ça va être une belle soirée.

Georges.

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