vendredi 30 décembre 2011

Pull Marine le clip

Voilà le clip que j'avais déjà monté en 2009 à partir d'images d'archives. Trop échaudé par notre épisode avec Universal, il est resté dans les cartons. Ce n'est pas tout à fait vrai: j'attends toujours la validation de ce clip uploadé sur un site communautaire de vidéos. Comme quoi j'avais raison de m'attendre à des complications. Je me suis présenté dans les bureaux de Dailymotion avec un lance-roquette anti-char LRAC 89 mm et des allumettes, mais ça n'a rien changé.
Here it is.




Georges.

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Shooting pour La Cité

Nouveau shooting impeccable avec Valérie Archeno pour les visuels 2011, avec en ligne de mire le concert à la Cité de la Musique à Paris pour mars. J'aime ces portraits comme un frère.


Georges

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La Cigale


L'année 2010 aura été une année folle pour La Pompe Moderne jusque dans ses tous derniers instants. Ce buzz instantané du myspace trois ans auparavant a été le beau terreau d'une sympathie non démentie à notre égard, qui m'étonne encore, et que je chéris, tant elle m'a apporté de joie. Après 30 ans de chansons, de 52 à 81, je ne pensais pas trouver un tel tremplin pour l'idiotie, sagesse chère à Jean-Yves Jouannais, et source de jouvence que me jalouse Sophia Loren.
Je décline une nouvelle proposition de la télé-réalité, cette fois émanant d'Incroyables Talents d'M6, et réponds plutôt à l'invitation de l'humoriste Philippe Lelièvre, qui s'installe à La Cigale pour les fêtes de fin d'année. Avec son producteur Soren Prévost, ils ont suivi l'affaire depuis l'époque The Brassens, et me proposent de faire la première partie en vedette américaine du spectacle de Philippe, pour quatre soirs. Pour des raisons budgétaires et techniques, il est difficilement envisageable de manier tout un groupe pour 20 minutes tous les soirs. Leur enthousiasme et leur sens aigu de la grosse déconne me bouleverse.  Je n'ai jamais joué La Pompe en solo. J'accepte et commence à flipper ma race.



La Cigale affiche complet du 28 au 31 décembre. Nom de Dieu. Je n'en mène pas large le premier soir, seul devant 800 personnes, et vraisemblablement un public qui me découvre pour la première fois. Le cocktail plein d'à propos d'Opium boosté au Prozac concocté le matin même par un ami ambulancier ne sera d'aucun secours. J'avance sur un fil, avec La Pompe réduite à son mode one-man show. Libertine, Le Bal Masqué, C'est du Lourd, Thriller, Yéké Yéké...  En réalité, le public m'accueille à bras ouverts, et dès le deuxième soir je meurs d'envie d'y retourner. Adrénaline mon amour. On passe quatre jours avec Philippe et Soren à se vanner dans une douce ambiance fraternelle. Virginie Pargny (notre attachée de presse) est là. Beaucoup de monde, beaucoup de poilades. Je me promène dans les couloirs de ce théâtre, euphorique comme un Teckel nain qui aurait appris à manger avec des couverts.


Pour un soir, Karl-Heinz se joint à moi. On improvise dans l'après-midi des mises en scènes ridicules, des entrées/sorties sans but. On se plait à imaginer les rebondissements de ce cabaret absurde. Le concept de la Pompe se découvre une autre variation.



Georges

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mercredi 28 décembre 2011

La Cocaïne

On se dit toujours que les morceaux les plus dingues on les a entendus. Ça va, on va pas nous la faire, c'est sympa ton truc là, mais bon. Et puis un jour, par hasard, en bagnole, on tombe sur Mikey Mosman et sa Cocaïne. Et là c'est comme un trou normand nucléaire pour tes cages à miel. La version The Brassens figurait sur le myspace fin 2007, et les retours mes prouvèrent que beaucoup avaient gardé cette perle dans leur coeur.
S'il n'était pas aussi difficile d'obtenir des autorisations que de boire un Mojito dans Massacre à la Tronçonneuse, ce titre, avec Pull Marine, J'aime Regarder Les Filles, et quelques autres, aurait gonflé les rangs de notre album studio. La suite je l'ai déjà racontée. (Plus bas dans ce blog).
Les images sont des Flip vidéos de Marie L, montées par Messouins, pour ce blog.



La Pompe Moderne La Cocaine par fridaxe



L'original, 1987

Georges.

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Mon Tambourin

Un titre de Prince peu connu du grand public. Une adaptation de Girls & Boys me titillait d'ailleurs régulièrement. J'ai enregistré ce Tambourin en une journée, pour Radio Campus, dans le seul but d'épater mon copain et songwriter Flòp. Ce very special titre n'a donc été diffusé qu'une fois (janvier 2010), avant de figurer sur une compile web de Schkopi, le fan-club parisien du Nain Pourpre, sobrement intitulée SuperfunkycalifragiSchkopi vol. 3 
Les images sont des chutes vidéos.



La Pompe Moderne Mon Tambourin par fridaxe


Georges.

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Le Photographe-Ninja

Concert pour la Nuit Zébrée de Nova, juin 2010 à la Bellevilloise. Par quelle intuition diabolique ce photographe a-t-il réussi à capturer ce grand écart de vieillard dans son intégralité?  Comment a-t-il fait, au beau milieu de notre reprise de Daft Punk, geste que je faisais certains soirs, mais qui ne dure que deux secondes, et qui tombe de façon aussi impromptue qu'un fax annonçant que Bénabar arrête la musique? Je ne vois que deux solutions: soit il s'est mis en mode rafale pendant 45 minutes et a passé 19 jours à importer l'équivalent des archives de la Bibliothèque Nationale, soit c'est un Ninja.



C'est un Ninja.

Source: Tac photos. Cet électron libre du ninjutsu, qui ne trompe plus son monde déguisé en photographe cool des soirées parisiennes, nous livre également des portraits au vitriol.

Léonard, bien décidé à envoyer du gros pâté
Véro, qui repense à plein de trucs
Karl-Heinz, un côté de lui qu'on connaît peu

Georges.

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Pompous Bastards II







Georges.

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Pompous Bastards I


This is da new sound. J'ai un nouveau son. La Pompe tourne au poil. Le son du groupe s'est resserré; il est peut être moins luxuriant et sauvage que sur Greatest Hits où nous étions cinq et où les vents prédominaient. Les improvisations en soliste ou en collectif se sont déplacées de la musique vers les prises de paroles improbables (Des Chiffres Et Des Lettres Belge, Thriller) . On traverse maintenant un show avec des rendez-vous, des medleys, qui exigent d'être à l'affût d'une autre façon. J'ai pris ma place de frontman, la pompe assoit le concert, et les excursions hors-Brassens sont plus franches. La couleur, cuivrée au départ, est plus pop et lyrique. La vraie nouveauté c'est l'utilisation tous azimuts des voix de Véro et Karl-Heinz, parfois soutenus par un Pyromane qui n'allait pas manquer l'occasion de pousser la chansonnette. Ah si j'avais eu ces coeurs pour Le Petit Cheval Blanc en 1952... Je demande à notre fidèle ingé son, Michel Groove, de les mixer devant, avec l'idée que, étant quatre sur scène, on soit soudain huit si tout le monde chante. Envie de doubler les effectifs sur les arrangements. On est devenu un groupe plus vocal, et avec la qualité de ces trois voix derrière moi, j'ai l'impression parfois que ces choeurs sont enregistrés, que ce sont des bandes de studio diffusées depuis la régie. Peut-être que c'était un sale tour de cet empaffé de Michel Groove? Le salaud. Je n'aurais jamais dû lui prêter de l'argent.

Léonard de Veni Vedi Vinci, qui revient faire une gâche de temps en temps

J'ai toujours eu la chair de poule rien qu'avec les adresses public des anglo-saxons pour chauffer une scène. Je pense aux What about that, sucker? de Rage Against The Machine, ou aux Bass For Ya Face de Public Enemy. Ce sont des envois qui vous propulsent une intro direct à la carotide. Ce style gentiment agressif est peu pratiqué en France, peut-être parce que la langue se prête moins au slogan. Dans mon plaisir à importer des éléments traduits dans le set de la Pompe, je vais piocher souvent dans ces gimmicks. Balancer à la foule un "prends ça dans la gueule" ou "Kess tu dis d'ça? Hein?" alors qu'on est simplement en train de jouer une pompe en ré majeur à 30 km/h, c'est un vrai kiff pour moi. Ça devenait même encore plus idiot lorsque, suivant la configuration de la salle, les gens étaient assis. La reprise de Cypress Hill que nous n'avons jamais montée représentait aussi la plate-forme idéale pour ce petit jeu.

Le Magic Mirror du Festival du Chorus des Hauts-de-Seine
Dans cette tournée 2010, on manie notre cocktail dadaïste comme on boit un café. Les concerts dans un Poste à Galène à Marseille surexcité, (avec une dizaine de Luxembourgeois qui ont fait le déplacement exprès! je les salue), ou au festival Aucard de Tours devant un public qui donnait un nouveau sens au mot hystérie, restent des grands souvenirs, où "l'idée" que je me faisais de la Pompe Moderne se matérialisait sur scène, les surprises en bonus.


Georges.

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mardi 27 décembre 2011

Ma Philosophie

Je n'ai qu'une philosophie: Rien n'a déjà été fait.
Lors du concert de l'Alhambra, mon complice Rémi Sautet était venu faire des essais en vue d'une captation future d'un de nos concerts. Ce projet de dvd live multi-caméra ne verra pas le jour lui non plus. On est un peu maudits là niveau vidéo non? -comme me le disait un autre ami, mais CRS lui. Reste une dernière chance, l'ultime concert a été filmé à la Réunion, par quatre caméras. On attend les images...



La Pompe Moderne Alhambra par fridaxe


Georges.




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L'Alhambra, par Radio NOVA

Cliquez sur l'image pourrr agrandirrr




La Pompe Moderne live par Novaplanet



Georges.


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L'affiche

by Serge Le Cowboy




Pumping strong

Avec l'Alhambra le 18 février 2010, on est au sommet de notre petite popularité underground. Une fois de plus, Radio France, Télérama et consorts nous suivent, mais toujours impossible de contacter Nagui, qui demeure aussi insaisissable que l'humour de Michel Sardou. Quel dommage, une apparition dans Taratata serait si surréaliste... On fait un concert sur la jante en direct sur Nova avec Véro, Karl-Heinz, Ariel Dombasle au Hautbois et Giuletta Passodoble au violoncelle. Je cours toujours après l'enregistrement de ce concert. Pendant la semaine qui précède notre date parisienne je suis invité à écrire un billet d'humeur par jour sur le site le Grand Bazart. Une vingtaine de dates sont prévues jusqu'à l'été. On se sent bien.

Télérama Sortir du 17 février 2010


Georges.

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Pendant ce temps-là sur le blog de Beyoncé

Beyoncé's blog, 11/30/2009.

Me


Hi Everybody!
That's right, you're on Beyoncé's main blog. This is where I tell you all about what it's like to be such a lucky bitch! Cuz I Am!
First of all, I'd like to send out a zillion "Thank Yous" to all of my fans out there from all over the world. You guys are sooo wonderful. The I am... Tour has been great so far and it's all thanks to you. Love.
Last week I was in Paris -yeah!!! the city of romance!!! Can you believe?- My friend Jean-Jacques wanted to take me out to see The Wampas or something, playing at the Alhambra Theater. I was a bit reluctant at first -I'm not the punk-rock type you see, sorry, thank you- and you know how Jean-Jacques can be such a lousy punk-ass motherfucker sometimes... but finally I said yes when he said if I didn't go, he would play the latest Cali album all night.
After having a kebab rue de Lancry, we hit the Alhambra. The mood was good though, but I was already feeling depressed, anticipating the two hours of No Future shit ahead of me. Oh my God, and they have an opening act!! Please... this is the most boring-er evening EVER! My friend Jean-Jacques, who can be such a two-faced dumbfuck cracker sometimes, managed to calm my nerves with a beer.
And something happened.
That opening band, called Le Pump Moderne, took the stage. Oh don't misunderstand me, the playing was so bad, but that singer, man, he just made it for me. I was just riveted to his every move. Look what they did to the vintage 2 Unlimited shit:



My God I had to meet the guy. I found my way backstage while Jean-Jacques was hitting on some poor girl with a bad case of asthma, and found Le Pump Moderne's ridiculously small changing room. There he was, my Georges. We started talking... He was funny, but he didn't look as half attractive as when he was on stage, so I axed him to put his wig back on. Then I put my best Beyoncé on me -well you know what I'm talkin' about right?- and went right at the motherfucker, lookin' at him straight into his eyes.
That's when he said:
-I'm already seeing someone.
Can you believe that?!?  That redneck fuck was turning me down! I was in shock. So I said :
-look at those babies here and tell me you don't want me, huh?
That's when he said:
-Bitch, you can't compete with my girl.
I gave him the finger and rushed out, grabbed Jean-Jacques out of that Godforsaken place and we went for another kebab.

Love.
B.

Back dans les bacs.

Photo: Valérie Archeno/Artwork: Serge Le Cowboy
Le 12 novembre 2009, notre Greatest Hits se retrouve enfin dans les bacs. Il aura fallut un an. Je me jure de ne plus jamais monter un groupe de reprises, tant les démarches administratives sont sclérosantes. Ou alors il me faut un esclave. 
Avec Valérie Archeno et Serge Le Cowboy, j'ai vu comment, dans une photo, on déplaçait une lampe, on rallongeait un rideau, on remplaçait un bras qu'on aimait pas. C'est un peu la même démarche finalement, la Pompe c'est de la retouche. Bon, quand même, on saute au plafond et on va, comme tout le monde, faire les traditionnelles photos:


La Fnac en plein délire

Deux ans après la blague sur Myspace, il y a un album disponible, en sortie nationale. Les retours sont bons. On est fous du digipak, et les photos sont superbes. Elles déclinent toute l'imagerie de la première partie de ma carrière, cette silhouette-icône, en autant de clones qui trimballent l'original hors de son contexte. Ça ne peut pas faire plus écho à ce qui se passe sur scène.
On termine l'année en ouvrant pour Java au Comfort Moderne de Poitiers, et en tête d'affiche à Aubagne. Le set a été remanié. Il s'ouvre désormais sur le Cape Fear de Bernard Hermann (vous savez, l'histoire du persécuteur qui ne meurt jamais...) et il inclut  Ma Philosophie d'Amel Bent, et un nouveau medley: un pot-pourri de la Cie Créole dont le refrain est inlassablement Babacar de France Gall. La chose la plus absurde que l'on ai faite, et pourtant on part de loin. On fera également, à l'occasion de la sortie du disque, par deux fois la première partie surprise des Wampas à l'Alhambra à Paris. La Pompe Moderne y délivre un mini-set de 15 minutes, cabaret-rock-stand-up-hold-up. Malgré un public plutôt prêt pour ce genre de chose, on retrouve quand même notre statut d'ovni. Un plaisir proche de celui du père de famille qui n'a plus le gaz à tous les étages, et qui est soudain convaincu que c'est top cool de traverser la pelouse de Wembley entièrement nu pendant un match Liverpool-Arsenal. Ces apparitions sont une façon de préparer le début des festivités de 2010, qui s'inaugureront à l'Alhambra, soit une tournée chapeautée par notre nouveau tourneur Love8 Spectacles. Un album, une tournée, on dirait que ça y est, la Pompe est sortie de sa grotte.

Georges


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Les Francos

Photos: Valérie Archeno

Le 12 juillet 2009, Place de l'horloge, La Rochelle. 2 000 personnes. On est ravis de l'invitation de Kevin Douvillez. Arrivée inoubliable en voiture, avec un Michel Groove, notre ingé son, qui fend la foule jusqu'à la scène sur les quais interdits à la circulation.
Le concert est très bien reçu. De l'intérieur, on est un peu déçus de notre prestation. Le set est trop linéaire, certains morceaux très longs, comme la vibe ou le Mia, qui passent bien en salle, donnent l'impression d'une éternité. Je ne retrouve pas La Pompe Moderne que je cherche, imprévisible et légère. Mais le public qui nous découvre en chair et en os pour la première fois est bien là.
Suite à cette expérience, on décide qu'il est temps de remanier le set. Je vais m'atteler à d'autres adaptations, et développer le principe des citations/irruptions pour rythmer le tout différemment. Mais La Rochelle est à ce moment-là notre plus gros concert, on joue chez les grands, et nous passons joyeusement le week-end dans le cottage de Michel, sur l'île de Ré, qui une huître, qui une côte de boeuf. Nous aurons l'occasion de relever le défi du plein air plus tard, aux festivals Mythos ou Aucard de Tours notamment. Ce passage aux Francos va faire avancer le schmilblick à moustaches anyway.

C'est Du Lourd et le drapeau bleu-blanc-rouge de Julien Bony

Je Veux Ton Sexe

Ci-dessous, le Thriller des Francos trouvé sur le net, dans sa première version. Nous la peaufinâmes par la suite, en insérant les cris au milieu de la chanson pour ne jouer les refrains qu'à la fin, d'une seule traite. Je ne sais pas qui de Karl-Heinz ou Véro répète sans arrêt "allez... ça va aller..." à la fin de cette vidéo, mais ça me fait encore rire.




Georges

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Greatest Hits teasers

Des teasers que j'avais réalisés au moment où l'album était prévu pour le 18 juin.



Greatest Hits teaser par fridaxe


Greatest Hits teaser 2 par fridaxe


Georges.




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L'interview de Jean-Marc Benito

Le 02 juillet sort Greatest Hits, l’album live de La Pompe Moderne, le nouveau terrain de jeu de Georges Brassens. L’occasion pour Jean-Marc Benito de rencontrer ce grand monsieur.


Jean-marc Bénito : Sortir un album live au moment où l’industrie du disque s’effondre, c’est une provocation ?

Georges : pas du tout. La musique est là depuis toujours. Les formats passent, les musiciens continuent leur chemin. Ce disque témoigne de ce que ce groupe arrive à produire sur scène. Un moment de fantaisie en musique. C’était important pour moi de le faire exister…

Le public se félicite globalement de votre retour, mais il y a quand même les bougons de service pour vous reprocher une sorte de superficialité avec La Pompe Moderne.

Je peux comprendre que certains soient nostalgiques de mon travail précédent. Après tout c’est avec ces chansons que je me suis fait connaître. Mais honnêtement, pourrais-je ajouter quelque chose à La Supplique, aux Copains, ou à la Non-demande en mariage ? Je ne m’en sens plus la force… De plus, refaire la même chose, faire dans ma caisse, ne m’intéresse pas. Je préfère emprunter d’autres routes, faire du hors-piste. Et puis je ne pense pas que la Pompe Moderne soit un projet léger. La fantaisie, ce n’est pas quelque chose de léger...(pause) Prendre la scène pour tenter une synthèse de la chanson populaire, s’amuser, mettre en exergue ce qui s’écrit, ce qui se joue dans notre culture, ce n’est pas léger…

Vous pensez que c’est votre devoir, en tant que père de la chanson française, de faire ce bilan ?

Mon dieu non ! quelle horreur… je n’ai pas de devoir… à mon âge (Georges à 89 ans, ndlr) on est au-delà de ça… La chanson se porte bien sans moi. Non, c’est plutôt l’envie de revisiter tout ça avec désinvolture qui est un geste artistique -donc politique- ça ne concerne pas la notion de jugement.

Alors sur ce disque Georges, outre les chansons, les arrangements lorgnent vers la pop, mais également vers le punk, le free-jazz, l’improvisation… on avait pas l’habitude de vous voir dans ces registres.

Il me paraît salutaire de nourrir cette chanson. La chanson n’est pas une chose sacrée. Elle appartient à quelque chose de bien plus large, qui est la musique. On peut trouver des croisements, des brèches… Antisocial, qui est une chanson pleine de rage, appelle facilement des débordements. Y inclure une esthétique free-jazz c’est juste une autre façon de l’habiller, qui ne contredit aucunement le propos. On continue de parler de carcans dont il faut s’affranchir.

De la même façon, on vous entend slammer à plusieurs reprises…

J’aime le verbe. J’aime les mots. Lorsqu’il s’agit de s’interroger sur comment dire un texte devant un public, on a une large palette de possibilités. Chanter, parler, psalmodier, slammer… ce serait de la négligence que de se priver du meilleur moyen de faire briller un texte… dans certains cas, le slam est imbattable.

Vous avez souvent déclaré au cours de votre vie que vous aimiez écrire des chansons, mais que les interpréter vous posait problème. Vous n’envisagiez pas au départ de chanter vos chansons. Des titres comme Le Parapluie, ou La Chasse aux papillons, étaient destinés à d’autres…

C’est vrai j’étais terrorisé par la scène. Je n’en menais pas large aux Trois Baudets en 52… ce déballage égocentrique m’insupportait…

Mais là avec La Pompe c’est une métamorphose ! Un ami à moi qui était présent à La Maroquinierie m’a même confié que votre prestation lui évoquait le Prince de la grande époque !

(rires) Oh, c’est très gentil à lui. Invitez-le au prochain concert ! (rires) Prince, je prends. Quel homme de scène… Plus simplement, après une retraite de 30 ans, et porté par mes merveilleux musiciens, j’ai abordé la scène différemment. 30 ans c’est long vous savez… je ne suis plus exactement le même homme. La scène ne me fait plus peur…

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Georges, vous avez connu l’Occupation, vous avez été manœuvre aux Usines Renault, vos amitiés anarchistes sont connues ; Quel regard portez-vous sur la France des années 2000 ?

Vous savez avec Emile (Miramont, ndlr) et André (Larue, ndlr) on avait monté un parti pour rire, en 45, c’était une blague pour se moquer un peu des politiques qui nous inspirait peu de respect déjà à l’époque–

Oui, La Pompe Moderne ce n’est pas votre coup d’essai en matière de fantaisie !

 

Oh non, j’ai toujours aimé ce sport… j’ai un sentiment de gâchis aujourd’hui. D’un côté, il y a des générations très au fait des pratiques capitalistes et politiques, la critique est très documentée, très précise, et je crois que beaucoup de gens sur le terrain sont clairvoyants, ont des solutions. De l’autre on a des gens au pouvoir qui ont une vision de la politique d’un autre âge. On le voit très clairement à la façon dont le gouvernement est dépassé de tout côté : la crise financière, la révolte des ouvriers, la volonté désespérée de vouloir contrôler ce qui se dit dans les médias, des jeunes gens emprisonnés comme bouc émissaires au nom de la lutte anti-terroriste… tout ceci est effrayant, honteux… j’espère que les choses vont changer… on arrive dans une impasse de toute façon. Il va bien falloir laisser la parole à d’autres personnes, plus en phase avec la vie réelle.

Merci Georges pour cette interview-


merci à vous-

Pour finir, un grand artiste nous a quitté cette année, Alain Bashung…

 
Voilà quelqu’un au parcours admirable, une vie de disques, de recherche, un interprète rare, radical. Un laborantin précieux qui disparaît…

Merci Georges, bonne chance pour la sortie de Greatest Hits.

 
Merci Jean-Marc."

Interview réalisée le 21 mai 2009.
La Pompe Moderne, Greatest Hits, le 02 juillet 2009 (ndlr: l'album sera repoussé à novembre).



Georges.


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La Pompe Moderne par Richard Robert

Cliquez pour agrrandirrr

Georges.

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La Pompe Moderne par Télérama

Cliquez pour agrrandirrrr
Georges

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Les 3 Baudets

La salle historique du boulevard de Clichy vient de ré-ouvrir ses portes. J'y avais fait mes débuts dans les années 50. Succédant à Jacques Canetti, c'est Julien Bassouls, avec Stef Gotkovsky, entouré d'une équipe dévouée, qui réussit le tour de force d'imposer instantanément ce lieu en the-place-to-be à Paris. On croise absolument tout le monde au bar à l'étage; toute la faune artistique parisienne y devise, au milieu de la valse des serveurs et du champagne qui coule par tsunamis réguliers. Yeah bordel. C'est juste ce qu'on a envie de dire en y mettant les pieds.


Le soir du 23 mai, la salle est pleine. Le Greatest Hits qui devait sortir n'est pas prêt, pour les raisons mentionnées dans l'article précédent. On a relifté notre show, avec notamment l'inclusion d'un nouveau clin d'oeil à Twin Peaks, au milieu de Libertine de Mylène Farmer; ambiance Red Room, où les rideaux rouges des 3 Baudets se referment sur Georges claquant des doigts, tandis qu'un mémo vocal de l'agent du FBI Dale Cooper retentit dans la salle, évoquant avec son enthousiasme légendaire sa découverte de la salle parisienne. Outre les nouveaux titres dépucelés en Belgique (notre terre des premières fois), on présente C'est Du Lourd, qui deviendra un moment particulier du spectacle pendant deux ans. Une réponse au titre d'Abd Al Malik, qui nous a stupéfait de bons sentiments et d'inconscience. Je dirige à la baguette mes pompistes dans une sorte de sound painting du pauvre, en faisant une revue de presse. La formule évoluera plus tard vers une succession de brèves absurdes, ce se révélera plus efficace que d'évoquer de vrais sujets d'actualité.



LA POMPE MODERNE par fridaxe

Enrichi par ces franches incursions vers le spectacle, et dans l' ambiance de cabaret des 3 baudets, le concert prend pour la première fois des allures de one-man show à plusieurs. Je prends conscience que ce projet peut se décliner de différentes façons, en faisant saillir certains de ses ingrédients plutôt que d'autres, en fonction de l'humeur, de la salle, du contexte. Je cherchais à construire un projet qui puisse rassembler tout ce que j'aime. Ce soir-là je me rendais compte que je l'avais trouvé, non pas en une formule précise et immuable, mais dans une forme claire qui contenait suffisamment de tiroirs pour synthétiser des envies très hétéroclites. Et la porte d'entrée de ce labyrinthe à paillettes était ma vieille voix sétoise.

Georges

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On est dans le paysage

A Charleroi. Photo: Valérie Archeno


Au premier semestre 2009, on entre concrètement dans la paysage. Le concert à la Maroquinerie a donné le signal, La Pompe Moderne ne vit plus recluse à Sète. Le 8 mai retour en Belgique, pour le festival Livresse à Charleroi. Accueil une nouvelle fois royal. On étrenne les nouveaux morceaux, Je veux ton sexe de Georges Michaël (une version rigoureuse de l'original avec mes trois complices aux vents), et Chocottes, le Thriller de Michael Jackson, qui va devenir notre morceau de bravoure, avec un passage central à base d'onomatopées du king de la pop, qui connaitra des développements étonnants jusqu'au bout; il restera également notre Arlésienne, puisqu'il ne figure sur aucun disque. On se fait la remarque à ce moment-là qu'on a jamais l'impression de faire des reprises. Ces chansons n'ont beau pas être les nôtres, elles sont tellement propulsées dans une autre dimension, qu'on a la sensation d'avoir crée autre chose en piochant dans ce riche patrimoine musical. Je crois que le plus beau compliment que j'ai eu la chance de recevoir, venait de gens me disant, à propos du Pull Marine ou de Laisse moi kiffer la vibe, que la version Brassens surpassait l'original. Ça n'engage qu'eux évidemment.
On est programmé à nouveau à Paris dans la salle des 3 Baudets qui vient de ré-ouvrir à Pigalle, ainsi qu'au Francofolies de la Rochelle. On participe aux Garage Sessions de Télérama, trois clips sont diffusés sur leur site. Je serai déçu du résultat, très loin visuellement de l'image que je souhaite donner au groupe. Les vidéos sont toujours visibles sur leur site. On intègre également les petits papiers de Valérie Lehoux, (merci Virginie Pargny), qui fait la pluie et le beau temps des pages musiques du magazine. Plus Dur, Meilleur, Plus Rapide, Plus Fort figure sur le vol. 6 de la collection Paris Dernière de Béatrice Ardisson. Nouveau live sur France Culture et apparition au Théâtre du Rond-Point aux côtés de Jean-Michel Ribes et Arielle Dombasle. Simplement accompagné par Karl-Heinz Louverture à la trompette (qui remplace Léonard ET Mustafa dans la formation) nous balançons un Bal Masqué à un public qui reste tout aussi interdit que des gnous devant du matériel à faire des crêpes.
C'est aussi la période où l'on commence à courir après Nagui, qui a déjà passé nos titres sur Europe 1 et nous a mentionné dans son émission Taratata. Nos efforts restent vains. 
Les autorisations pour les titres anglo-saxons sont réglées en deux semaines. Par contre, le Greatest Hits comporte un medley de droite, Antisociaux, pour lequel il nous faut l'accord d'un groupe mythique pour son engagement  et sa révolte, Trust. Commence un nouveau bras de fer tortueux ou aucune entente ne sera trouvée. S'il y a un groupe qu'on pouvait imaginer solidaire de notre démarche, c'est bien Trust. Brassens, la droite, Antisocial, dans les années Sarkozy. On nous répondra simplement:
-Je ne vois pas l'intêret.
Les complications arrivent là où on ne les attendait pas. Le Greatest Hits devra donc être amputé de ce pot-pourri, un des points culminants du concert, après avoir repoussé une nouvelle fois la sortie du disque de juillet à la rentrée, dans l'espoir de débloquer la situation. Mais franchement, rien ne m'étonne déjà plus. Dans une logique de traverse implacable, cet étrange animal, un Georges téléporté dans le paysage musical du 21ème siècle, continue sa course , monté sur des ressorts invraisemblables.

Georges

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Mustafa Lafayette

by Valérie Archeno



Georges.

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lundi 26 décembre 2011

Making Greatest Hits



Prix Nobel de la photo 2009


Post-Maroquinerie, je suis sur mon petit nuage, tranquille.
L'année 2009 commence avec cet album en perspective. L'idée de réaliser tout un disque en studio a la vie dure. Un objet qui serait patiemment façonné, dans l'esprit de mes anciens opus en vinyle. Pour être au plus proche de la première partie de ma carrière, et ainsi souligner encore plus le virage négocié. Pouvoir écouter en playlist sur un ordinateur Le Pornographe, Le Bal Masqué, La Mauvaise Réputation sans sourciller, dans un même son, est une idée très séduisante, peut-être même plus que Scarlet Johansson en pleine partie de ping-pong dans Match Point. Je cajole ce projet encore quelques temps avant de me décider à aller chez François Tarot écouter l'enregistrement de la Maroq. Le souvenir de ce concert est vivace, et j'ai peur d'être déçu, de ne plus retrouver ce que j'ai ressenti. C'est toujours un risque. Finalement installé à son bureau, hop, je presse la barre espace. Je suis surpris d'entendre le frémissement du public, le son du groupe, et de me rendre compte que l'excitation de la première fois est perceptible sur l'enregistrement. Je zappe un peu au hasard de la forme d'onde pour aller écouter un peu plus loin. Certes, les petites imperfections sont gravées également. Mais l'ambiance chaleureuse et nos versions mutantes des standards de la pop sont là. Ok, tant pis pour le studio, c'est ce live qu'il faut sortir.
Le mixage est confié à Jean-Baptiste Bruhnes, qui vient de réaliser un très beau mixage de l'album Plus Cher de Tante Hortense pour Les Disques Bien. La tâche est rendue un peu difficile, le micro d'ambiance qui capte le public capte aussi -pour ainsi dire une seconde fois- le son du groupe dans la salle. Il faut à nouveau gaiement lancer les demandes d'autorisations pour certains morceaux... Fuck.
En mars a lieu le shooting pour la pochette et le livret. La réalisation est confiée à la photographe Valérie Archeno, qui a déjà commis une poignée de pochettes mythiques, et dont le subtil travail est sans cesse remarquable. On réquisitionne un petit appartement qui se révèle être la représentation idéale du projet; il emboîte le pas de mes anciennes pochettes de disque avec cohérence, tout en évoquant avec force la caverne d'Ali Baba version Opéra de Pékin sous acide après renouvellement de subventions.


Les Brassens vont défiler tout au long de la journée, on va tester toutes les pièces de l'appartement, on a amené quelques objets qu'on prend un malin à plaisir à glisser négligemment dans le décor déjà sursaturé. On veut tout saisir, il y a trop de possibilités, la photographe anticipe encore plus vite que nos idées ne fusent. Un président nous fait un clin d'oeil, et on traumatise un chat à vie.
La belle journée.

Photos du shooting: Serge Le Cowboy

On se retrouvera la semaine suivante avec une quinzaine de planche-contacts (plus une ou deux centaines de photos en numérique), composant des situations complètement saugrenues avec cette famille improbable, comme autant de vignettes auxquelles il manque une case. Pourtant, et quand même c'est fou, au milieu de cette mer d'images étalées sur le bureau et sur le sol, il y en a une, qui nous crie "je suis la pochette du disque". Très émouvant. 
On commence à travailler le livret avec le graphiste Serge Le Cowboy, tireur d'élite de la palette graphique de sa mère. On veut cet album photo bercé trop près du mur, tellement anachronique qu'il en devient insituable.



Comme des poupées Sétoises, une rencontre en révèle une autre, et la galerie s'agrandit.


Georges.


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La Maroq

Virginie Pargny, notre attachée de presse, annonce:


5-maroq 23 octobre 2008
LA POMPE MODERNE ENFIN EN CONCERT !
avec Flop & Tout le Tremblement
JEUDI 23 OCTOBRE A 19H30 - 15 € * (* hors frais de location)
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LA MAROQUINERIE : 23 rue Boyer 75020 PARIS * Métro Ménilmontant * www.lamaroquinerie.fr
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Georges est vivant ! Tel le spectre d'Ottokar, il est revenu par les ondes électroniques pour hanter nos esprits. Certes il ne compose plus (que faire après avoir écrit 250 tubes ?), mais il n'a pas perdu une miette de tout ce qui s'est passé dans l'hexagone depuis 1981 ! Baptisé La Pompe Moderne, son groupe passe à la moulinette sétoise la pop made in France de ces 30 dernières années. Chant roucoulant, arrangements surréalistes, énergie intacte (malgré son grand âge !), le concert du jeudi 23 octobre à la Maroquinerie pourrait bien être l'ultime occasion de se frotter à cette icône (espèce en voie de disparition) nationale. Faites chauffer la colle !
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La promo est encore au rendez-vous, avec France Culture, France Info, Chronic'art, et un passage à l'Eléphant Effervescent sur Radio Nova; accompagné par Mustafa Lafayette, on va bien se fendre la poire avec Mélanie Bauer. Les rendez-vous se multiplieront et Nova restera notre plus fidèle alliée. Entre-temps, Kevin, le programmateur réjouissant des Francos de La Rochelle, nous a fait part de son enthousiasme à décorner les boeufs.
Environ 300 parisiens (et 20 marseillais des plus invertis) se massent dans la cour de la Maroquinerie ce 23 octobre. En coulisses on déplie soigneusement les vêtements, on se coiffe, on boit un coup pour se détendre, tandis que Flòp prend la scène avec son Tremblement. Tout le monde est rayonnant.

Tante Hortense et Mustafa Lafayette


Flop et un type.
Le Pyromane
Le set de Flop se termine. Entracte. François Tarot a repris tous les instruments sur une deuxième console pour l'enregistrement. J'essaie de ne pas trop penser au disque qui peut se faire ce soir. Le public commence à s'impatienter. On les fait attendre encore un peu, c'est de bonne guerre. Excitation à son comble. Les lumières s'éteignent, ça crie. Mustafa entre seul en scène, capuche sur la tête, et commence une messe analogique à réveiller les morts comme dans un film de Georges... Romero. Ouais... ça part bien. Au bout de quelques minutes, on le rejoint et j'attaque la pompe pour le Mia. A partir de là, les impressions ressenties en Belgique se confirment. On danse, on s'amuse, on ricoche sur mon image poussiéreuse de tonton sur son tas de bois,  le quizz musical ravive notre mémoire collective, le concert devient complètement imprévisible, entre chanson, apartés avec le public, dégoulinades free-jazz, slam, citation dans la citation (dans la citation), saisissement électro soudain, et ma voix qui résonne à nouveau 30 ans après. Le public, très éclectique, avec quelques têtes pas inconnues, est formidable d'enthousiasme et de complicité. Le set s'avère trop court, on ne veut plus nous laisser partir.
Je sors de scène complètement électrisé, comme si Pablo Escobar m'avait servi 10 grammes de sa meilleure récolte, acheminée spécialement pour l'occasion en jet privé. Il s'est passé quelque chose avec ce public ce soir là, et François a pensé à appuyer sur la touche rec. Je prie pour que le son de l'enregistrement soit bon.

Photos: Philippe Lebruman

J'ai remis les pendules fatiguées de Bobino à l'heure. On a l'impression d'avoir présenté un ovni indéfinissable. Quelques fébrilités ça et là et deux ou trois pains ne gâchent rien. On est baptisés.

Georges.

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